Introduction

La lecture est un de mes loisirs préféré, et afin de le partager, d' abord avec ma fille, puis pourquoi pas avec vous, j' ai crée "Les lectures de Joëlle".
Mais j' aime aussi aller au cinéma (trop peu à mon goût), au théâtre (si rare!).
J'aime faire avec mon mari de grandes promenades dans la nature mais aussi visiter les villes.
Découvrir les musées, et au rythme de nos pas les rues, les façades des maisons et leur histoire, l' histoire des gens qui y vécurent et parfois y vivent encore.
Et comme j' aime aussi écrire... Je viendrai ici partager mes émotions, mes "échappées" du quotidien avec vous.

mardi 27 avril 2021

Pierre Perret



Pierre Perret est né le 9 juillet 1934 à Castelsarrasin dans le Tarn-et-Garonne.
Auteur-compositeur-interprète, il s'accompagne à la guitare et joue aussi du saxophone.

C'est dans mon souvenir, "Tonton Cristobal" que nous chantions à tue-tête!
"Tonton Cristobal est revenu
Des pesos des lingots il en a le cul cousu
La famille hypocrite crie vive le barbu
Tonton Cristobal est revenu"

La petite Marielle voulait pour son anniversaire le succès de l'époque "Le zizi", nous connaissions tous "Au tord-boyaux", "Cuisse de mouche", ou encore "Moi j'attends Adèle". Des chansons plutôt gaies, entraînantes, jamais méchantes.

Mais au-delà de l'humour, j'ai découvert chez Pierre Perret un engagement sincère exprimé avec tendresse. 

Déjà dans "Les jolies colonies de vacances"
Quelques petits vers enjoués pour parler pollution!
Je tousse un peu à cause qu'on avale
La fumée de l'usine d'à côté
Mais c'est en face qu'on va jouer
Dans la décharge municipale

Pour se baigner, c'est le coin tranquille
On est les seuls, personne y va
On va se tremper dans un petit bras
Où sortent les égouts de la ville

Triste de ne trouver que du goudron aux pieds des tours
Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D'où l'on revient des p'tites fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins d'où l'on est si contents
De rentrer les genoux tout en sang

Il écrit pour les femmes battues,
Femmes battues 
Tabassée à mort par amour,
Parait qu'c'est courant de nos jours
Le métier d'épouse n'est pas sur
Quand on est la femme d'un vrai dur.
Mais celle qu'il appelle sa traînée
D'infidélité soupçonnée
À pourtant aimé ce débris
Qui la frappe à bras raccourcit.

Oui c'est à toutes les femmes battues
Qui jusqu'à présent se sont tues
Frappées à mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.

Il écrit pour les femmes abusées, violées, à sa façon, mais avec respect et tendresse.
Mon ptit loup
T'en fais pas, mon petit loup
C'est la vie, ne pleure pas
Oublie-les, les petits cons
Qui t'ont fait ça
T'en fais pas, mon petit loup
C'est la vie, ne pleure pas
J't'en supplie, mon petit loup
Ne pleure pas

Et il écrit Lily, pour toutes les émigrées… 

On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux, Lily
Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily
Mais, pour Debussy, en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
Un hôtelier, rue Secrétan
Lui a précisé, en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs
Elle a déchargé des cageots, Lily
Elle s'est tapée les sales boulots, Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue, ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l'appelait Blanche-Neige, Lily
Elle se laissait plus prendre au piège, Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé, Lily
Qui était tout prêt à l'épouser, Lily
Mais, la belle-famille lui dit
"Nous n'sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous"
Elle a essayé l'Amérique, Lily
Ce grand pays démocratique, Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas, aussi ce fût le noir
Mais, dans un meeting à Memphis, Lily
Elle a vu Angela Davis, Lily
Qui lui dit "viens, ma petite sœur"
"En s'unissant, on a moins peur"
"Des loups qui guettent le trappeur"
Et c'est pour conjurer sa peur, Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur, Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur
Mais, dans ton combat quotidien, Lily
Tu connaîtras un type bien, Lily
Et l'enfant qui naîtra, un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris

Merci Monsieur!