Introduction

La lecture est un de mes loisirs préféré, et afin de le partager, d' abord avec ma fille, puis pourquoi pas avec vous, j' ai crée "Les lectures de Joëlle".
Mais j' aime aussi aller au cinéma (trop peu à mon goût), au théâtre (si rare!).
J'aime faire avec mon mari de grandes promenades dans la nature mais aussi visiter les villes.
Découvrir les musées, et au rythme de nos pas les rues, les façades des maisons et leur histoire, l' histoire des gens qui y vécurent et parfois y vivent encore.
Et comme j' aime aussi écrire... Je viendrai ici partager mes émotions, mes "échappées" du quotidien avec vous.

mercredi 16 mars 2016

Jacques Brel, une vie à mille temps.

Jacques Brel par Flohic

"C'est marrant, personne n'a voulu que je débute et personne veut que je m'arrête." 
Jacques Brel, octobre 1966.

Un jour un destin, diffusé le 15 mars
Réalisé par Elodie Mialet.
Présenté par Laurent Delahousse.

"On connaît sa silhouette, ses grands bras, ce visage déjà marqué, celui d'un homme du Nord venu faire carrière à Paris. À ses débuts, il a dû tout supporter, les auditions ratées, les remarques désagréables sur son physique et les conditions de vie précaires. Il s'est accroché et il est devenu une grande vedette de la chanson avec cette voix, ce phrasé, ces mots, les siens, qui racontaient la vie, l'amour et l'absurdité de nos chagrins tout en les sublimant. En fait, Jacques Brel n'a jamais accepté l'idée du compromis. Il n'a jamais voulu se soumettre à l'ennui, à la bourgeoisie de son enfance, à l'idée du couple, ni même au pouvoir de l'argent. Pour quelles raisons a-t-il décidé d'arrêter la scène subitement en pleine gloire ? Dans quelles conditions est-il parti faire le tour du monde en bateau ? Quelle était réellement sa vie aux Marquises ? Les équipes de la collection Un jour, une histoire ont recueilli des témoignages inédits de ses filles, France et Isabelle, de ses copains d'enfance mais aussi de ses amis de l'île d'Hiva-Oa. Elles vous racontent l'incroyable destin d'un aventurier qui a vécu mille vies avant de perdre la sienne, victime de la maladie à l'âge de quarante-neuf ans."

C'est avec "Les vieux" que, en troisième, grâce à Monsieur A. mon professeur de français, je découvrais Brel. Nous avions étudié non seulement le texte, mais aussi le rythme et la musique. (il était aussi musicien, et professeur de musique. J'imagine que, si depuis sa retraite il est devenu un élu, il est resté musicien!). La relation étroite entre les textes de Brel, et la composition.
Ses textes peuvent se lire sans la musique, la musique peut s'écouter sans les paroles.
Je n'ai presque rien appris hier soir sûr ce monstre sacré, mais quel plaisir que de l'entendre parler. De le revoir, si vivant malgré les années passées.
J'étais beaucoup trop jeune pour l'avoir vu sûr scène, il me reste ce regret!
C'est le seul artiste dont je possède "l'intégrale" de l'oeuvre.

LES VIEUX (1963)
(lien vers youtu.be)

Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends

Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.

2 commentaires:

  1. Moi aussi tous les textes et chansons de Brel, le livre de sa compagne "Tu leur diras" dédicacé par elle...
    Le vieux vinyle de Don Quichotte.....
    Et sur le faire part de naissance de mon fils, quelques mots de Brel:
    Un enfant
    Ça vous décroche un rêve
    Ça s'endort de l'or sous les paupières
    Et ça dort pour mieux nous faire rêver

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    Réponses
    1. C'est un superbe choix que ce texte pour le faire part…
      Don Quichotte…les textes sont superbes, mais je n'ai pas ce disque.
      On passe quand même de bons moments avec Brel, encore aujourd'hui!

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