Ça ne leur a pas suffit, ils ont inventé les guerres, les armes.
Puis ils ont donné les armes à des enfants…
Pour se sentir des hommes, pour affirmer leur virilité peut-être, ils ont tiré sur d'autres enfants, dans des lycées, dans des collèges, des écoles primaires et maternelles parfois aussi…Ils ont tiré comme on joue à la fête foraine sur des jeunes qui ne partageaient leurs idéaux. Ils ont mis des ceintures autour de leur taille, pour montrer leur courage…pour atteindre leur idéal…
Ils ont tué des artistes, des dessinateurs, des personnes venues se détendre aux terrasses des café, des gens heureux d'assister à un concert…Ils ont tué à Bamako, ils ont tué à Tunis…
Ils ont semé la terreur. Ils sèment la terreur.
Je les vois, je les connais, toutes ces femmes, ces mères, soeurs, épouses ou fiancées. Elles se réveillent le matin, "j'ai fait un affreux cauchemar, je vais me réveiller, ce n'est pas possible autrement", et leur pied touchant le sol froid, elles réalisent toute l'horreur de ce qu'elles vivent, de ce que sera désormais leur vie.
Elles ont perdu un enfant, un espoir, elle sont amputées d'une partie d'elles même. Mère, soeur, fiancée ou épouse d'une victime, ou parfois d'un bourreau…il leur faudra se reconstruire, continuer pour les autres, mais jamais elles ne retrouveront la sérénité.
Elles ne regarderont plus jamais les étoiles filantes de la même façon et les arcs-en-ciel ne les feront plus rêver.
J'écris au féminin, parce que je suis femme et que ma douleur me rapproche des autres femmes; mais je sais des pères, des frères, époux ou fiancés qui souffrent. Je sais aussi des femmes, bourreau.
Je me demande pourquoi, me reviennent depuis quelques jours ces deux vers de Ronsart,
je vous les offre, comme un espoir!
"Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie."
Très émouvant Joëlle, merci pour ce texte <3
RépondreSupprimerC'est gentil Cindy, merci de ton passage et de ton message!
SupprimerTout est dit. Merci Joëlle pour ce texte bouleversant
RépondreSupprimermerci Malo, c'est pas facile de savoir que nous vivons tant de haine.
SupprimerLes mots sont si dérisoires face au désarroi …