Lorsque ma soeur et moi.
Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes.
Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
Heureux, et tu disais parfois : Ô chers petits.
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !
Les jours se sont enfuis, d’un vol mystérieux,
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.
Théodore de BANVILLE (1823-1891).
Ce texte, je l'ai appris lorsque j'étais en CM2, dans la classe de Madame Vignelongue.
Nous l'avions recopié sur une feuille, puis nous avions décoré cette feuille.
Celles d'entre-nous qui n'avaient pas qu'une soeur avaient demandé si elles pouvaient transformer le premier vers :
"—Non, il faut respecter le texte de l'auteur, mais vous pouvez ajouter une strophe…"
À cette époque je vivais chez mes grands-parents paternels, j'étais heureuse bien sûr, mais je ne garde pas un très bon souvenir de toutes ces fêtes. Cette impression qui jamais ne m'a quittée depuis d'être "à part".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire